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14 juillet 2010

Lombres, China Miéville, au Diable Vauvert

lombres.jpg BANZAÏ !!

Des poubelles qui font du karaté, des girafes mangeuses d'hommes, un fabricant de vêtements en papier journal... Plongez dans un univers totalement loufoque. Tout objet est démis de sa fonction principale et se voit attribuer un rôle original (pour ne pas dire tout à fait farfelu) et vit en harmonie avec le peuple de cette ville (pas moins déluré). BIENVENU A LOMBRES !

De l'autre côté du zarbe, frontière entre deux mondes, Zanna et Deeba vivent leur quotidien londonien pas-encore-bouleversé par un parapluie cassé qui viendra toquer à leur fenêtre, par une nuit de belle lune... pour les conduire (un petit effort) dans la soeur cachée de Londres –vous l'aviez deviné– : Lombres.

Mây, 15 ans.


Un monde pour le moins bizarre, bizarrerie encore plus accentuée par le classique (et un peu désuet) parallélisme entre l'ombre et.. Londres. Plaisanterie mise à part, les deux jeunes adolescentes vont faire d'intéressantes rencontres, notamment celle d'un demi-fantôme prénommé Hemi, et de précieux amis qui vont leur apprendre que Lombres court un grave danger (apparition du grand méchant Smog, un nuage de pollution intelligent), qu'une prophétie annonce un élu... et que l'élue EST Zanna.

Dès que l'intrigue commence, le cadre tout à fait charmant des quartiers fait en mool (déchets & ordures) perd un peu de ses appas. Et oui, China Miéville, auteur qui s'impose dans le fantastique autant que dans la fantasy, reprend les thèmes particulièrement rabâchés de la quête initiatique, de l'opposition manichéenne et gâche en partie la délicieuse découverte de son univers de fou.

Heureusement pour lui, ce n'est pas l'histoire qui tient le roman mais la ville qui le fait tenir debout. Illustré superbement par sa propre plume, le dernier roman de l'extravagant américain est un recueil d'idées absolument géniales.

Une galerie de lieux et de personnages fantasmagoriques, qui se succèdent dans une incohérence cohérente ; des inventions d'un malade génial ; tous les rêves et les folies les plus farfelus condensés dans un même ouvrage.

On ne se lasse pas de serrer des mains (ou des pattes) inconnues ; on ne se lasse pas de partir sur les toits (oui sur !) d'habitations étrangères ; on ne se lasse pas de croire au conte de ce second Lewis Carroll... Ni de sourire à ses jeux-de-mots.

Un petit bémol du côté des dialogues (peut-être du à la traduction qui sait ?) qui sont réellement dépourvues de naturel et de sentiments.

Enfin, on lui pardonne, parce que c'est écrit pour les jeunes, qu'on ne peut pas rompre le pacte tacite avec l'auteur et ses exquises fantasmagories, et surtout parce qu'on adore, le temps d'une lecture, parcourir un monde impossible, où tout est possible.

Mây, 15 ans.

Publié dans Paroles d'ados, Romans jeunesse | Lien permanent | Commentaires (0) |

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